L’épicurisme est le pilier de la personnalité de Claude : le plaisir comme instrument d’accès au bonheur. Sur ce petit chemin, se promène la joie, légère et enthousiaste, filoutant avec espièglerie quelques noisettes comme amuses-bouche, se posant ici et là sur un lopin d’herbe verte, prêtant l’oreille aux remous d’un ruisseau, s’extasiant devant cette belle invention qu’est la vie.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette simplicité candide et immaculée est, en fait, le fruit d’un subtile mélange de saveurs, présentant autant de couleurs qu’un nuancier d’aquarelle.
Mijotant dans un “ bouillon de culture ”, il s'imprègne, au fil du temps, de savoirs gourmands qu’il nous suggère comme nul autre.
Son perfectionnisme n’a pour seule issue que le plaisir de partager et de nous soutirer un sourire ; sa rigueur, celle de nous attendrir les papilles. Ses traits de gourmet séducteur répondent à une stratégie tentatrice : il applique ainsi une charmante ruse visant à nous débusquer du quotidien par d’affriolantes incitations extatiques à déguster ses mets gourmands.
En effet, comment ne pas céder ? Les invitations Jabèsiennes, organisées ou à la volée, préparées ou sur le pouce, demeurent toujours, pour ceux qui les vivent, synonymes de rires, joies organoleptiques surprenantes (parfois, même qu’elles étaient jusque-là méconnues, nom de d’zou) et d’ivresse sous toutes ses formes : son volatile favori ne dira pas le contraire*...
Ivres de tous les plaisirs de la vie, nos sens en cupesse, nous ne voulons alors plus dessoûler : faire de chaque jour une fête. Alors bien sûr, vous vous dîtes que cela serait plus facile si chacun avait un Claude à la maison... Eh bien non Mesdames et Messieurs, la perfidie du personnage pousse à l'extrême sa capacité “ maïeutique “ à nous faire prendre conscience, avec justesse, qu’avec de bons produits, un peu d’amour nous pouvons tous faire de chaque jour une fête...
Grégory Gilson
*Cf. “ La dinde au whisky ”